Le cancer du sein est diagnostiqué de plus en plus précocement. Il n’en demeure pas moins que le nombre de femmes qui en sont atteintes est estimé à 3 000 par an au Liban.
D’après le Dr Georges Abi Tayeh, gynécologue, une femme sur 7 au Liban est atteinte du cancer du sein, contre 1 femme sur 9 dans le monde, «les Libanaises contractant cette maladie à un âge très jeune, comparé à celui des Européennes et des Américaines». En Occident, les mammographies sont effectuées à partir de l’âge de 50 ans, alors qu’au Liban, les femmes ont recours aux mammographies dès 40 ans, l’écart pour l’apparition du cancer du sein chez les femmes étant de 10 ans entre les Libanaises et les Occidentales. Les causes sont multiples: il s’agit de relever le facteur génétique, le facteur environnemental, l’hygiène de vie, le stress, la nulliparité et l’alimentation (le régime végétarien et les aliments riches en graisses étant
à bannir).
Toutefois, le nombre de patientes atteintes de cette maladie se stabilise depuis cinq à six ans, comme l’indique le Dr Dany Gholam, et ce, depuis la mise en place de moyens efficaces de dépistage du cancer du sein. Plus encore, le taux de mortalité est, d’après les deux médecins, en baisse, lorsque la prévention et le dépistage se font de manière précoce, surtout que les traitements actuels permettent une survie à 100%, si la détection de la maladie se fait assez tôt. Dans le cas contraire, et à un stade métastatique, le pourcentage de survie est de 20 à 30%.
Méthodes de traitement avancées
Le Dr Gholam explique qu’outre la chirurgie et la chimiothérapie, des moyens de traitement plus ciblés contre les protéines qui jouent un rôle important dans la prolifération de la cellule cancéreuse, à savoir l’hormonothérapie, la radiothérapie et l’immunothérapie, sont disponibles au Liban. Ainsi, après le dépistage, le médecin effectue-t-il une biopsie qui confirmera ou non la présence d’une tumeur, ainsi qu’une étude du stade par imagerie, deux phases en fonction desquelles la nature du traitement sera déterminée. Une préservation de la fertilité de la femme (surtout si celle-ci est jeune) est cruciale; les ovocytes sont ainsi prélevés et conservés, la chimiothérapie réduisant les chances d’avoir des enfants.
Des études géniques sont également effectuées, mettant en évidence l’importance de la valeur prédictive de l’analyse de certains gènes impliqués dans la prolifération de la cellule cancéreuse sur le pronostic de la patiente et l’intérêt ou non de la chimiothérapie dans certains cas.
Natasha Metni